samedi 16 octobre 2010

La Déchirure

 
La Déchirure


Un pan du ciel
Soie des nuages
Marais couvert de loques
Embrasées.
Parfum de l'eau dormante
De la végétation aquatique
De la faune en chasse
De la ronde amoureuse
D'une carpe argentée.

jeudi 14 octobre 2010

Le premier rayon...l'éveil


Grand bleu

                                                                                                                                                                                           

Froid le coeur devant l'immensité 
des larmes troublent le regard 
le rire de l'oiseau de mer
le chant d'une sirène.

 

mercredi 6 octobre 2010

Prophéties / Philip Glass

C'est alors que nous verrons sur les sommets des montagnes
des oiseaux multicolores,
les pattes palmées,
un bec de canard,
les yeux cernés de noir.
le sang coulera de leur pupille, ils se rouleront dans leur fiente malodorante,
et battront des ailes sous l'orage.



lundi 4 octobre 2010

Exposition J.M Basquiat Grand Palais du 15 Octobre au 30/01/2011

Exposition Jean-Michel Basquiat du 15 Octobre au 30 Janvier 2010

Cette exposition rétrospective, affichant 40 pièces, est dédié à l’artiste américain Jean Michel Basquiat, qui a tragiquement disparu en 1988. Il n’avait que 28 ans.Basquiat a été la figure de proue des mouvements clandestins à travers les USA, c’était son travail qui a contribué à la levée de graffitis sur le statut de «vandalisme» à quelque chose de reconnu comme « art ». L’artiste, un ami proche d’Andy Warhol, était un militant volontaire, la lutte contre la ségrégation et la discrimination. la haine de Basquiat a été projetée sur la toile, où elle a un but et d’appel. Musée d’Art Moderne de la ville de paris 11, avenue du Président Wilson 75016 Paris.




Haikus


Visage d'ambre
Une caresse chaude
Plume d'un ange
*
Des lunes,une,
blancheur spectrale, la peur,
le frisson d'Éros.
*

La Séduction est de l'ordre du rituel, le Sexe et le désir de l'ordre du naturel.
Jean BAUDRILLARD

samedi 25 septembre 2010

dimanche 22 août 2010

Pour Catia Ramalho... Nocturne.

"J'ai trop aimé les étoiles pour avoir peur de la nuit"

                                                 X

mercredi 18 août 2010

Caravansérail

CARAVANSERAIL/

Les caravanes chargées de plaques de sel traversent le désert africain d'Est en Ouest.
Des heures dans l'enfilade des dunes, les chameaux se suivent et parcourent le creux des oueds.
Les enfants chameliers, en poussant des petits cris, donnent les ordres aux dromadaires, qui d'un pas lent et régulier avancent en direction de la ville qui les accueillera le soir dans l'immense caravansérail.

Alors, l'enfant caressera le sable, plongera la main dans le sol, et choisissant le lieu le plus frais fera s'agenouiller les animaux fourbus.
Ils blatèrent d'aise et commence à se réjouir de la fraîcheur nocturne.

L'enfant dort et sa tête repose sur le ventre rebondi de l'animal généreux.
Demain, l'enfant chamelier marchera à nouveau, accompagnant la caravane marchande,
Ses joies et ses souffrances cachées dans la besace de toile grise portée en bandoulière.


christian Cazals

dimanche 25 juillet 2010

lundi 19 juillet 2010

Lisa Gerrard

Combat de nègres et de chiens. (Bernard Marie Koltès).

Le chœur noir de Combat de nègre et de chiens




entretien de Virginie Soubrier avec Thierry Paret

Michael Thalheimer a eu l'idée, dans sa mise en scène de " Combat de nègre et de chiens ", de démultiplier le personnage d'Alboury en un chœur de dix participants noirs : geste fort, surlignant celui de Koltès qui exigeait qu'un personnage noir soit interprété par un comédien noir, imposant ainsi sur les scènes françaises et européennes des années quatre-vingt une présence le plus souvent cantonnée dans l'invisibilité. Le travail de fond avec ce chœur, le metteur en scène allemand l'a confié à Thierry Paret, formé à l'école du Théâtre National de Strasbourg et qui accompagne le parcours de Stéphane Braunschweig depuis six spectacles. Témoignage précieux de cette expérience.

Préambule

Il se trouve que je me suis engagé dans beaucoup d'ateliers, dont l'un avec des associations qui s'occupent de personnes dans des situations très difficiles : l'une est aveugle ; d'autres sont en hôpital de jour, d'autres encore - des Iraniens, des Afghans, des Cambodgiens… - sont des primo-arrivants. J'ai en fait repris l'atelier d'écriture de Jacques Serena qui avait lieu en 2009. Les mécènes ont continué à soutenir cette action. Il y avait donc cette première approche qui explique sans doute qu'on ait fait appel à moi pour faire ce travail avec le chœur de Combat de nègre et de chiens. Et puis il est vrai que j'aime bien le contact avec les gens. En tout cas, je n'en ai pas peur. Il y a des acteurs à qui l'on propose des ateliers et qui refusent, qui n'aiment pas ça, parce que ce n'est pas leur truc. Cette année, moi, j'ai tout pris : l'option théâtre à Victor Hugo, j'aide des jeunes en banlieue à préparer le grand oral de Sciences-Po, et puis il y a eu ce chœur de Combat.



À l'origine du chœur de Combat de nègre et de chiens

J'ai rencontré les participants - je dis participants, car ce ne sont en effet ni des acteurs ni des amateurs pour la plupart - au moment où se jouait, au Théâtre de la Colline, la pièce Die Ratten, mise en scène par Michael Thalheimer. Le travail devait d'abord se faire avec leur simple présence. Et puis il a eu l'idée d'en faire une dizaine d'Alboury, ou un Alboury plus tous ses frères, ou encore une résonance, une caisse de résonance à des mots très concrets. Alboury parle en effet très concrètement. Comme dit Koltès, on pourrait imaginer qu'Alboury, dans la première scène, demande le corps de son frère et que Horn lui réponde : " Non, on n'a pas de corps, il est dans les égouts ". La pièce pourrait alors très vite se terminer. Sauf que les Blancs parlent non un double langage, mais de telle manière qu'on ne fait pas attention à ce qu'ils disent. Ce qui intéresse Koltès, c'est au contraire l'étrangeté, la langue étrangère, l'Étranger. Observons ce qui se passe là, maintenant, entre nous : on se rencontre, on est vierge de tout, on essaie de bien se montrer, de bien parler, d'être clair ; on fait un effort parce qu'on est étranger l'un à l'autre. Quand on est dans un autre pays, c'est pareil : c'est comme parler une langue qui n'est pas la sienne propre. Face à ces Blancs qui font preuve de ce laisser-aller dans le langage, Koltès était attiré par la clarté du langage d'Alboury.

Je rencontre donc Michael Thalheimer dans un café avec son assistante Sandrine [Hutinet, ndlr], qui traduit. En fait, il comprend assez bien le français : il arrive à expliquer les choses avec l'énergie qu'il a. J'ai tout de suite compris que c'était un travail intéressant et sans filet puisqu'il fallait que le chœur soit absolument synchro avec Alboury. C'était à la fois un travail d'esprit avec l'acteur qui joue Alboury, Jean-Baptiste Anoumon, et un travail de précision. Et puis c'était une belle rencontre, car ces belles personnes-là ne sont pas acteurs " professionnels " : Henri est, peut-être avec Thomas, la seule personne qui ait un pied dans le théâtre. Les huit autres - puisqu'ils sont dix - n'ont aucune expérience du théâtre, absolument aucune. Ils sont très différents : il y a un chauffeur de bus, un étudiant en master, un gars qui fait des analyses dans un laboratoire - il nous disait il y a deux jours : " je travaille dans la merde : j'analyse de la merde "-, un autre travaille dans l'informatique du côté du Bourget - certains viennent en effet de très loin - ; Abdou livre des pizzas, il donne aussi un petit cours de danse le mercredi soir ; Camille, lui, fait Sport Étude, du basket, à très haut niveau. Quant à Khalifa, il travaille très dur comme peintre en bâtiment. Ils appartiennent à des milieux sociaux différents, ce qui peut entraîner parfois des choses pas faciles : entre l'étudiant qui en est à sa cinquième année d'étude, et celui qui est peintre en bâtiment, il y a des susceptibilités à aplanir pour qu'on soit tous ensemble dans le projet. Et ça, c'était intéressant.

J'ai découvert peu à peu des choses qui n'avaient pas été dites, et j'aime bien que ça se passe ainsi. Le fait que Thalheimer ne parle pas très bien français, qu'on soit dans une demi -, voire une incompréhension totale, est très intéressante. Parfois on fait semblant de comprendre, et il faut dire que ça arrive même avec des metteurs en scène français : Stéphane [Braunschweig, ndlr], je fais parfois semblant de le comprendre, et puis je le fais : ce n'est pas du tout ce qu'il m'a demandé, mais ça peut fonctionner. Thalheimer a beaucoup préparé le projet mine de rien. Les acteurs principaux se plaignaient de ne pas assez répéter, et d'avoir été très peu en répétition. En fait je pense que ce n'était pas si inconscient que ça de la part de Thalheimer : il savait exactement où il allait, il n'avait pas envie d'épuiser les comédiens, ni de faire répéter des choses qui allaient très bien. Il fallait pour cela que les comédiens aient confiance en eux. Pour le chœur par contre, il m'a donné carte blanche avec très peu de mots. Il ne m'a pas dit : " il faut que ce soit dans telle intention ". La présence de Jean-Baptiste Anoumon m'est donc apparue indispensable aux répétitions. Je me disais que je ne pouvais pas répéter avec le chœur comme ça, et imposer ensuite à Jean-Baptiste une respiration qui n'est pas la sienne. Car c'est lui le poumon, c'est lui le cœur du chœur, si l'on peut dire les choses comme ça. Il faut bien un leader, un capitaine. On ne peut pas fonctionner sans capitaine. Je les écoutais, et je disais : " là, il faut apprendre le texte par cœur " : ce n'était pas facile pour les participants, parce que, encore une fois, ce sont des gens qui bossent, qui arrivent à 7h du soir, qui sont crevés, qui sortent d'une journée de travail, qui n'ont pas mangé. Je me souviens des premiers soirs : il y avait des biscuits, du café et du thé. Et puis après on s'est dit que ce n'était plus possible de ne leur proposer que ça avant les représentations. Le théâtre a compris qu'il fallait préparer des sandwiches parce qu'ils n'avaient pas le temps de manger : Abdou, pendant une représentation, s'était écroulé parce que c'était très difficile à tenir physiquement.

De l'importance de l'écoute

Ils ont fait un travail d'écoute extraordinaire. Et là, je ne leur ai rien appris. J'ai l'impression qu'ils ont découvert ça tout seuls. Ils savaient qu'il fallait être à l'écoute, or il n'y a pas de cours d'écoute : dans une école - j'ai fait l'école de Strasbourg -, on ne vous apprend pas à écouter. Et ça, c'est bien dommage, je trouve. L'écoute, c'est primordial. On devrait travailler l'écoute dans les écoles, et pas seulement donner des tartines de textes à apprendre. Je trouve qu'ils ont été exemplaires à cet égard. Thalheimer leur a aussi demandé aussi d'être eux-mêmes dans leur attitude. À un moment donné, ils étaient tellement sages, tellement polis, tellement travailleurs sur le plateau qu'il leur a dit : " soyez plus décontractés, lâchez-vous, et si vous avez envie de vous adosser un peu plus contre le mur, ou de prendre une autre position, faites-le ". Il a fallu alors trouver la juste mesure entre une attitude trop décontractée, susceptible, à cause d'un petit mouvement, de parasiter l'écoute du texte par les spectateurs, et une posture trop rigide. Un soir, j'ai piqué une gueulante parce qu'ils ne m'écoutaient pas du tout. Je me suis énervé très fort, mais c'est bien de s'énerver, la colère a eu lieu, ils m'ont compris et puis voilà. C'était important pour moi qu'ils soient là. Quand on est là, on est là. Mon entraîneur de rugby me disait : " on peut déconner avant, on peut déconner après, mais on déconne pas pendant "…

Rythme et sons

Au départ, je leur ai fait faire des exercices de concentration très simples, dans l'espace, pour qu'ils se rencontrent. Je disais à un premier d'entrer sur le plateau, puis à un deuxième et ainsi de suite. Ils devaient y faire ce qu'ils voulaient. Le but de l'exercice était de ne pas se quitter des yeux, de toujours garder l'autre dans son champ de vision. C'est un jeu formidable, car cela permet de créer une organicité entre les participants. Il faut préciser qu'on avait très peu de temps. On en est ensuite très vite venu, avec Jean-Baptiste, à faire un travail à la table, à marquer les césures, les respirations, et puis on a commencé lentement, tranquillement à dire le texte, toujours avec Jean-Baptiste. C'est un travail de fourmi, de répétitions : il s'agissait de répéter, répéter, répéter. Et puis après les choses se sont fluidifiées. On a enlevé une césure, on en a rajouté une. Il y a eu aussi tout le travail autour du wolof. On avait un enregistrement de wolof. C'était très drôle car cette langue se parle de manière très différente : Abdou avait la version de son frère, Thomas avait un copain qui le prononçait différemment. C'était formidable, on a pris de bonnes crises de fous rires, car chacun avait son wolof. Mais c'était finalement la tonicité de la langue qui était importante. Je leur disais : dites le texte en français comme vous le dites en wolof.

J'ai en particulier beaucoup parlé des consonnes. Pour le chœur, c'est important, car les consonnes, c'est comme le galop d'un cheval. C'est-à-dire que les voyelles suivent. Les chanteurs savent ça, je pense. C'est dans cette mastication, cette chose mâchée des consonnes que l'on peut arriver à trouver ensemble la puissance et la précision du texte. Il fallait que ce soit quand même assez tenu. Car les intentions ne sont pas si compliquées que ça finalement : il y a une obstination. Je leur ai beaucoup dit qu'ils étaient comme des guerriers, des demi-dieux, des gens obstinés : " bien sûr, vous réclamez le corps de votre frère, mais il y a aussi quelque chose chez vous de très direct. " C'est un mot qu'employait justement Thalheimer. Je suis sûr qu'il le dit à ses acteurs : " direkt ". La façon dont il disait ce mot, on comprenait bien : ça part du ventre, et ça va sur Horn. Et à partir du moment où on a pu répéter avec Horn, je leur demandais de bien dire leur texte vers Horn, sur Horn, sur la personne. Car c'était encore un peu abstrait dans les salles de répétition : on réclamait le corps du frère comme ça, mais une fois Horn présent, ça devenait concret pour eux, et du coup " direkt ", bien sûr. On avait la personne sur qui demander le corps du frère.

Didascalies finales

Et puis il y a les didascalies finales. Koltès ne veut absolument pas qu'on dise les didascalies. Son frère, François-Marie, n'a rien dit : c'est un homme dangereux si ça ne lui convient pas… Il semble avoir été satisfait de ce qu'il a vu. Thalheimer voulait donner le pouvoir au chœur à la fin, le pouvoir du plateau, l'espace du plateau. Je me suis dit : " Voilà, il leur donne le roman, il leur donne l'histoire, il leur redonne l'histoire, avec ces didascalies où Cal est atteint au ventre, où Horn fait éclater ses feux d'artifice, et où ça se termine sur les miradors déserts. Ces fameux miradors déserts qui sont d'ailleurs le début de l'intuition de Koltès, qui expliquait avoir écrit ce texte parce qu'il avait entendu des gardiens, en Afrique, dans la nuit, qui s'interpellaient d'un mirador à l'autre. Le cri de ces gardiens étranges, merveilleux, incroyables pour lui, résonne dans cette dernière didascalie où les miradors, cette fois-ci, sont déserts : les gardiens sont partis, il ne reste plus rien, si ce n'est le feu d'artifice un peu dérisoire de Horn, dans cette jungle. C'est une image à la fois heureuse et un peu triste. Koltès a en effet écrit cette pièce non pas en Afrique, mais en Amérique du Sud, parce qu'il y avait assisté au très bel accompagnement d'un mort sur un lac, au Guatemala. Il a vécu là une période paradisiaque. C'est drôle qu'il ait écrit sur l'enfer dans ce paradis-là.

Tous les soirs on change de leader. C'était important que Kalifa, par exemple, le peintre en bâtiment, plutôt timide, puisse être un soir le leader de ce groupe, et que chacun puisse se dire : " je vais me mettre au centre de ce chœur pour lancer le rythme de cette dernière didascalie. " J'aime beaucoup ce moment-là. C'est très beau de la part de Thalheimer d'avoir mis sa confiance en ces gens-là qui, pour la plupart, je le répète, n'avaient jusqu'alors jamais mis le pied sur un plateau. Et le théâtre de la Colline est impressionnant. Je leur avais dit : " vous allez voir. Le soir de la première, le rideau va se lever, il y aura huit cents personnes devant vous, ça va être quelque chose… " Thalheimer a fait un choix tout à fait culotté.

La mise en scène de ce chœur : un geste politique ?

Oui, c'est un geste politique. Pas esthétique, mais politique. Le chœur, c'est l'idée du nombre, de L'Afrique, présente en Europe. Il s'agissait de la présence des Africains à Paris, présence qu'on fait semblant de ne pas voir, qu'on ignore, qu'on ghettoïse dans certains quartiers. Cette présence, il la met sur le tapis. Comment on fait avec ça ? C'est vrai que Koltès n'avait pas écrit Combat de nègre et de chiens pour ça. Ce qui l'intéressait, c'est cette histoire de langage, d'étranger, d'étrangeté. Thalheimer dégraisse Koltès. Il coupe le texte pour arriver à quelque chose de dense et de fort. La présence du chœur redonne de la puissance. Ce frère mort dont on réclame le corps, c'est tout un village. Il fallait donner une importance vraie au fait qu'il était important de retrouver ce corps. De même qu'ici, il peut être important que le corps retourne au pays. Nous, on s'en fiche un peu, on ne veut pas voir la mort. Il y a tout ça dans le choix de Thalheimer. Il a mis vraiment les pieds dans le plat. Car cela veut dire aussi qu'on engage dix personnes, qu'on signe dix contrats de travail. Et puis quand on voit les dix gaillards dans les coulisses avec les autres comédiens, c'est finalement quatorze personnes confondues : ils sont tous pareils. Et c'est là que ça devient intéressant : pour moi, Cécile [Coustillac, ndlr] et Charlie [Nelson, ndlr], qui sont les acteurs " principaux ", ne le sont pas plus qu'eux. Les participants du chœur sont les protagonistes essentiels de cette histoire. Ce ne sont pas des seconds couteaux. Je n'ai jamais pensé ça. Je leur ai dit qu'ils étaient aussi responsables que les autres, et que l'écoute venait des deux côtés. " Vous n'êtes pas des figurants. Vous ne servez pas la soupe aux autres acteurs. Vous êtes là, de manière précise, car sinon, on dira : " oui, c'est bien gentil, bien sympa, bien gentillet, c'est bien naïf, ce sont des amateurs, ah bon d'accord " ". Ce devait être imparable.

Les participants au chœur :

Alain Joël Abie, Bandiougou Baya, Kaba Baya, Thomas Durcudoy, Kalifa Gadenza, Franck Milla, Paul Angelin N'Gandjui, Henri Nlend, Abdourahman Tamoura, Camille Tanoh et Jean-Baptiste Anoumon

Combat de nègre et de chiens, de Koltès, mise en scène de Michael Thalheimer (Théâtre de la Colline, du 26 mai au 25 juin 2010).

lundi 12 juillet 2010

Summer Wine. Emilie Simon Alain Bashung





Sur Miscellanées  Le Cantique des Cantiques.  Chloè Mons  et  Alain  Bashung.

vendredi 9 juillet 2010

Muse " Résistance"Muse.





Un album à dominante symphonique. La Résistance et l'Amour. Lutte contre la mort. Une profonde rage de vivre dans la jeunesse des sentiments. Un rejet des combats entre les blocs. Un immense espoir dans l'ultime nuit qui s'empare du groupe.

C. 

mardi 8 juin 2010

Calamity Jane. Camelia Jordana (Théâtre La Bruyère)






Entendu au détours d'une chaîne TV.

lundi 24 mai 2010

Au sujet de Thomas Cazals...

Thomas Cazals : « Comment j’ai Youtubé David Lynch »


« The Transmigration of Donovan Lynch », projeté mardi soir en ouverture du festival Filmer la musique et repris aujourd’hui à 18h au Point Ephémère, fait partie de ces objets filmiques mutants qui détournent des images glanées sur l’Internet (téléphone portable, repiquages TV, appareil photo ou films faits maison) pour fonder une esthétique documentaire povera. Il est signé Thomas Cazals, un artiste fan de SF et de cinéma, qui n’en est pas à son coup d’essai (il est le co-auteur de « l’Oracle de Shepperton », une œuvre interactive en ligne sur le site d’Arte autour de sa tentative de rencontrer J. G. Ballard). Poptronics, qui accompagne le festival de toutes les formes d’images autour de la musique, a rencontré le réalisateur.
Sur son blog, « L’homme à la caméra », Cazals scrute les nouvelles manières de faire des films et de documenter le réel. « Les réalisateurs font toujours les mêmes films », affirme-t-il, lui qui travaille à un documentaire inspiré du film de Godard sur Alphaville, cette ville nouvelle brésilienne des années 70. Ce qui relie J. G. Ballard, Philip K. Dick et aujourd’hui David Lynch chez Cazals, c’est l’idée que les artistes tournent autour des mêmes obsessions. Qui inspirent sans doute leurs œuvres. Et que ces trois-là poursuivent une quête spirituelle « impure » enchâssée dans une recherche des étrangetés du quotidien et une immersion progressive dans les hors-champs du monde post-industriel.
D’une durée plutôt brève (38’), « The Transmigration of Donovan Lynch » propose un regard nouveau sur David Lynch, grâce à un montage d’images exclusivement pêchées sur Youtube, sans que le réalisateur se préoccupe de la question des droits d’auteur, au point que Youtube a refusé, précisément pour cette raison, d’héberger son film... On y voit le réalisateur et son ami Donovan (toujours très flower-power, 40 ans après) très unis dans leur cause commune : la méditation transcendantale purifiant la planète et recréant une harmonie mondiale, le tout au travers de la Fondation David Lynch.
« A l’origine du film, raconte Thomas Cazals, il y a d’abord mon intérêt pour la richesse de Youtube. C’est en faisant des recherches sur Donovan que j’ai découvert ses liens avec Lynch et son implication dans la construction d’écoles de méditation transcendantale à travers le monde. J’ai donc passé une année à rechercher et récupérer des séquences illustrant ce sujet. Un défi technique m’intéressait en premier lieu : peut-on faire un film avec une image de qualité pauvre et un son pauvre ? Et comment passer d’un petit écran à un écran de cinéma ? Je n’ai rien filmé, mais j’ai beaucoup travaillé sur l’emboîtement des séquences. Cela donne un portrait ambigu des activités de Lynch et Donovan. Celui-ci va créer une université de méditation en Ecosse. Et quand Lynch a rencontré Nicolas Sarkozy pour recevoir le titre de Chevalier des Arts et des Lettres, il en a profité pour lui parler d’une tour de l’invincibilité qu’il souhaiterait construire à Paris ! C’est donc très sérieux pour lui, un véritable investissement, à 200%. »



Donovan et David Lynch fêtent les 91 ans du Maharishi Mahesh Yogi (extrait des documents sur Youtube qui ont servi à Thomas Cazals) :



Le film de Thomas Cazals enchaîne et mixe séquences anecdotiques (les Youtube fans reprenant des chansons de Donovan) et fortes, dont certaines ont été retirées de Youtube depuis. L’une d’elles, très polémique, montre Lynch prenant la défense d’un représentant de l’organisation Urania qui tient des propos plus que douteux sur l’Allemagne invincible du Troisième Reich : une séquence à retrouver sur le blog du réalisateur.
Nate et Matt croisent David Lynch (et une vache), extrait des vidéos Youtube qui ont servi à Thomas Cazals) :
« Mon autre démarche avec ce film était technique : essayer d’organiser le bordel de Youtube, en me posant justement la question de comment “filmer la musique”. Dès qu’on travaille les images de Youtube, elles partent en lambeaux, il est impossible de les améliorer. Pour le montage de mon film, j’ai donc dû utiliser un logiciel français, développé par Simon Vrel, Get Tube, qui permet de passer des formats utilisés par Youtube (Flash ou MP4) à une qualité proche de la DV. Ensuite j’ai utilisé une logiciel de montage classique. Ce film est le fruit d’un fantasme d’œuvre collective. Je pense que la technologie, la technique, les techniciens, peuvent être remplacés par un collectif. »
benoît hické



lundi 17 mai 2010

Trakl et Rimbaud.

Malgré la décomposition du langage, l'intertextualité permet à Trakl de structurer son oeuvre.


Si les deux poètes connaissent une vie très courte — Arthur Rimbaud meurt à l'âge de trente-sept ans — Trakl et
 Rimbaud sont proches par les similitudes de leurs vies. Le germaniste Herbert Cysarz appellera d'ailleurs   Trakl « le
Rimbaud autrichien[92] ». Abhorrant la bonne société de Charleville d'où il cherche à s'enfuir dès qu'il le peut,
Rimbaud est la figure du rebelle sur le plan moral, politique et sexuel[93] . Il écrit à son ami Georges Izambard : «
Maintenant, je m'encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète, et je travaille à me rendre voyant[94] . ».

Trakl essaie de faire de même en se droguant et en s'enivrant, et cela n'est pas sans rappeler Baudelaire. La relation
que Rimbaud entretient avec Verlaine est également à rapprocher de celle que Trakl entretient avec sa soeur[95] : une
relation interdite.
La poésie réunit également les deux poètes. La technique de collage employée par Rimbaud est reprise par Trakl[96] .
On retrouve chez Trakl des motifs empruntés entre autres à Rimbaud comme la reprise du personnage d'Ophélie dans
Landschaft ou encore la reprise du motif des étoiles tombées dans De Profundis ou Untergang. Rimbaud comme
Mallarmé ont créé une nouvelle langue pour chercher l'inconnu, Trakl fait de même en créant sa langue
expressionniste. L'apparente impersonnalité de sa poésie sert à se concentrer sur le style qui devient alors
subjectif[91] . Rémy Colombat parle de « besoin impérieux d'expression et d'universalité[91] ».

OEuvres: consulter la source de ce bref article sur Trakl : Wikipédia.

mardi 4 mai 2010

Bavure policière

L’irréversible.



Tes pensées

tes désirs

tes espoirs

s’enfuient brutalement vers les étoiles lactées par les veines éclatées du front.

Maintenant,

TOI,

tu es l’astre qui nous regarde,

nous caresse la nuit d’un rayon froid

lumière blanche,

larme qui tombe le soir sur les vergers ensoleillés

d’un couchant lumineux,

larme que nous recueillons le matin sur nos pieds nus de marcheurs pénitents.

Le bruit effroyable de l’arme

sexe inachevé

insipide

sexe couillu de nos peurs,

de nos haines,

nos jalousies

notre laideur plusieurs fois centenaire.

Le bruit effroyable je l’entends

quand les étoiles se rassemblent le soir

dans leur géométrie originelle

je l’entends,

car il vient de très près,

derrière les cyprès,

comme autant de cris d’appel il submerge les oreilles de chacun.

Nous sentons couler le long de notre échine

la sueur glacée

malodorante

irritante

Tout ce qui pue

au fond de nos cœurs meurtris

expulsé du corps par les pores dilatés de rogne, de hargne facile

de colère.

L’éclatement de mon cœur aujourd’hui

la plaie qui ne s’arrête pas de couler

de s’étendre

d’envelopper ma volonté brisée

-puzzle déchiqueté et noirci –

cette déchirure me fait mal et transforme

mon regard vers toi.

Les larmes salées qui épuisent mon corps

cernent et rougissent le contour de mes yeux

c’est étrange

la pensée flotte nourrie par une drogue insidieuse

la blessure poursuit son ouvrage en moi

je sens l’énergie se disperser en mille éclats autour de ma tête.



Le temps se prolonge.

Les heures tombent et peu à peu l’angoisse envahit les fibres les plus intimes.



O comme mon cœur me fait mal ce soir

c’est étrange la douleur d’un cœur qui meurt.



Un cœur qui se répand pour nourrir la terre.





Texte écrit au lendemain d’une bavure policière dans une petite ville de Provence.



© christian cazals in Lettres d’Icare



dimanche 2 mai 2010

Les sept perles de la Méditerranée. Jihad Darwiche


Les sept perles de la Méditéranée - Jihad Darwiche from Nouveau Reportage on Vimeo.



En souvenir du bout de chemin fait avec l'équipe du Théâtre Galante AVIGNON. Des soirées de contes et des malices de Nasreddine Hodja, le fou qui était sage. Il nous faudrait beaucoup de Nasreddine pour redonner une couleur plus sympathique à notre pays. Dans le billet suivant je vous propose de vous raconter 1 ou2 histoires de Nasreddine.   Christian CAZALS

mardi 20 avril 2010

Je est un autre. Le double de soi. Transmis par Christian Cazals

Il emprunte la route des charrois
les pavés disjoints
les ornières profondes et ravinées.
Une démarche chaloupée
le petit matin
au rythme des chants d'oiseaux/
Le chemin des troupeaux migrateurs.
Retour des cimes de neige quand viennent les beaux jours.
Il écoute l'angélus
foule du pied l'herbe rase en naissance certaine.
Son coeur à l'unissons du jappement des chiens de berger.
Il écoute le hurlement du loup.
Au réveil jouir de ses paroles
balbutiées 
et le voir partir sur les roches moussues...

mercredi 14 avril 2010

Je est un autre


Je est un autre. Une fusion amoureuse. De" La Belle Cordière ".Louise Labbé.

Baise m'encor...



Baise m'encor, rebaise moy et baise;
Donne m'en un de tes plus savoureus,
Donne m'en un de tes plus amoureus;
Je t'en rendray quatre plus chaus que braise

Las te plein-tu? ça que ce mal j'apaise,
En t'en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslant nos baisers tant heureus
Jouissons nous l'un de l'autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie;

Tousjours suis mal, vivant discrettement
Et ne me puis donner contentement,
Si hors de moy ne fay quelque saillie.

                               " Sonnet XVII ",  1555  

mardi 13 avril 2010

Je est un autre. Recueillis par CAZALS Christian

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.

                                                   Fernando Pessoa, ( Bureau de tabac)




Qui suis-je? Moi? Un autre?
Nous pensons en prononçant ces mots à l'expression du philosophe Paul Ricoeur la poésie permet de " se penser soi-même comme un autre ".

Chanson de l'étranger.

Je suis à la recherche
d'un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d'être la mer
devenue l'eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu'aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d'être, comme moi, de nulle part.

Edmond Jabès.   ( Je bâtis ma demeure ) 1943-1957

jeudi 8 avril 2010

Ode Maritime de Fernando Pessoa

Théâtre de Grammont

Ode Maritime de Fernando Pessoa.

"Seul, sur le quai désert, en ce matin d'été, je regarde du côté de la barre, je regarde vers l'Indéfini, je regarde et j'ai plaisir à voir, Petit, noir et clair, un paquebot qui entre.
Il apparaît très loin, net, classique à sa manière."


Pessoa bouscule nos modes de perception. Nos modes de vie.
Le corps pense. Il vit la vie de l'âme.Avec sa peau.Avec ses nerfs. Avec son sang.

Claude Régy

Ode sauvage à Jan Petrus. Aventurier

Ode sauvage à Jan Petrus





Jan Petrus grand arpenteur du monde
Visionnaire
Et pour fixer les images que lui seul voit
Photographe
Peintre
Dessinateur
Va en solitaire sur les plages désertes
Parfois il interrompt ses marches désespérées
Et se plonge dans les vagues
Le bonheur des flots fracassés sur le rivage
Il est nu
Et le soleil caresse son corps
Alors il s’étend sur le rivage
Ferme les yeux
Et contemple le ballet des sirènes.

Jan Petrus collabore parfois à notre blog
Et nous laisse un billet
Chantant la beauté
D’une femme
D’une peinture
D’une sculpture
D’une œuvre contemporaine.

A l’occasion Jan Petrus tourne dans un film
Ancien acteur
Interprète des battements de cœur des pays qui cherchent une identité
Il cherche la révolution
Parfois le combat.
Les p’tits hôtels sont ses refuges pour la nuit
Parfois deux jours.
Pas plus.
Il revient de Cuba.
Un billet concernant une fille aux cheveux rouges.
Des musiques dans la ruelle imprégnée de l’odeur du cigare.
Un bandonéon crasseux sur le capot d’une vieille dodge des années 30.
Et pour la nuit…..
Pour la nuit….
Rêvez.
Demain la vie parisienne.

mercredi 27 janvier 2010