lundi 27 octobre 2008

Conte Boribana

J'ai rencontré cette statue dans une anfractuosité du mur qui ferme le musée Boribana. C'était plus qu'une statue immobile et sans vie.
J'ai cru rencontrer un être fait de chair, de sang et d'organes vivant dans cette enveloppe battue par les vents, la pluie, et à l'écoute des bruits de la rue, du fracas des vagues sur la côte déchiquetée, et aussi du bruit assourdissant que font les avions lors de leur envol.
Boribana est maintenant notre ami et le regarder alors que le jour baisse sur la ville de Dakar est un moment de méditation. Une philosophie du calme, de l'amitié entre les peuples de la grande ville. C'est une vigie surplombant la mer et les îles du Cap Vert .
A chacun de mes voyages je rencontre ainsi des amis de pierre, de bois, de fer travaillé.
Chacun pénètre mon coeur et j'emporte leur souvenir que je dépose sur le papier de mon travail. Ce texte plié en deux ou trois fois est ensuite glissé entre les branches du grand fromager surveillé par les singes.

lundi 20 octobre 2008

Le Brûlot

Il est posé sur la face du monde.
Une tache sur le bord des lèvres.
Le brûlot réchauffe le coeur des passants et souvent les marrons ont l'odeur de la poudre.
Se poser devant le brûlot et le contempler. Les yeux se plissent et pleurent devant les braises.
La foule se presse et les immenses avenues de la ville hurlent. La rage se lit sur les visages.

mardi 14 octobre 2008

Le Courbassou

Il savait qu'un courbassou vagabondait sur la colline.
Un jour sans trop savoir pourquoi il dévala la pente rocheuse jusqu'au chemin de pierres blanches.
A cause du courbassou.
Normal !
Il avait désobéi et s'était sauvé de la maison pour s'avnturer prés de la rivière et de ses remous d'eau sombre écumante.
Le courbassou vagbondait sur la route tôt le matin. Un sac de toile grise en bandoulière et le visage penché sur le bitume.
Le pas hésitant.
Un rien claudicant.
Le courbassou sentait mauvais - le purin et la terre humide-. Il passait matin et soir devant la maison . L'enfant avait trés peur. Il se sentait surveillé , courbassou se rencontrait dans tous les lieux que l'enfant préférait explorer.
Le long de la voie de chemin de fer.
Prés du cimetière.
A l'entrée de la grotte interdite vestige de l'ancienne mine d'or.
Dans les prés.
Au bord du torrent.
Sur le chemin rocailleux qui se perdait dans les nuages. Quelquefois courbassou venit dans le jardin de la villa. On lui donnait une ou deux pièces, un quignon de pain rassis, un vêtement usagé. L'enfant sentait dans le geste de sa mère à la fois respect et dédain.

samedi 11 octobre 2008

Le Bateau fantôme

Sur une plage , en contre bas d'une falaise blanche, dans un lieu maritime tourmenté, le bateau est échoué, grande et haute structure rouillée. Ce navire habite le Cap Blanc. La nuit le vent s'introduit dans les écoutilles. Un sifflement parcourt le désert, les dunes alentours.