mardi 4 mai 2010

Bavure policière

L’irréversible.



Tes pensées

tes désirs

tes espoirs

s’enfuient brutalement vers les étoiles lactées par les veines éclatées du front.

Maintenant,

TOI,

tu es l’astre qui nous regarde,

nous caresse la nuit d’un rayon froid

lumière blanche,

larme qui tombe le soir sur les vergers ensoleillés

d’un couchant lumineux,

larme que nous recueillons le matin sur nos pieds nus de marcheurs pénitents.

Le bruit effroyable de l’arme

sexe inachevé

insipide

sexe couillu de nos peurs,

de nos haines,

nos jalousies

notre laideur plusieurs fois centenaire.

Le bruit effroyable je l’entends

quand les étoiles se rassemblent le soir

dans leur géométrie originelle

je l’entends,

car il vient de très près,

derrière les cyprès,

comme autant de cris d’appel il submerge les oreilles de chacun.

Nous sentons couler le long de notre échine

la sueur glacée

malodorante

irritante

Tout ce qui pue

au fond de nos cœurs meurtris

expulsé du corps par les pores dilatés de rogne, de hargne facile

de colère.

L’éclatement de mon cœur aujourd’hui

la plaie qui ne s’arrête pas de couler

de s’étendre

d’envelopper ma volonté brisée

-puzzle déchiqueté et noirci –

cette déchirure me fait mal et transforme

mon regard vers toi.

Les larmes salées qui épuisent mon corps

cernent et rougissent le contour de mes yeux

c’est étrange

la pensée flotte nourrie par une drogue insidieuse

la blessure poursuit son ouvrage en moi

je sens l’énergie se disperser en mille éclats autour de ma tête.



Le temps se prolonge.

Les heures tombent et peu à peu l’angoisse envahit les fibres les plus intimes.



O comme mon cœur me fait mal ce soir

c’est étrange la douleur d’un cœur qui meurt.



Un cœur qui se répand pour nourrir la terre.





Texte écrit au lendemain d’une bavure policière dans une petite ville de Provence.



© christian cazals in Lettres d’Icare



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