Tes pensées
tes désirs
tes espoirs
s’enfuient brutalement vers les étoiles lactées par les veines éclatées du front.
Maintenant,
TOI,
tu es l’astre qui nous regarde,
nous caresse la nuit d’un rayon froid
lumière blanche,
larme qui tombe le soir sur les vergers ensoleillés
d’un couchant lumineux,
larme que nous recueillons le matin sur nos pieds nus de marcheurs pénitents.
Le bruit effroyable de l’arme
sexe inachevé
insipide
sexe couillu de nos peurs,
de nos haines,
nos jalousies
notre laideur plusieurs fois centenaire.
Le bruit effroyable je l’entends
quand les étoiles se rassemblent le soir
dans leur géométrie originelle
je l’entends,
car il vient de très près,
derrière les cyprès,
comme autant de cris d’appel il submerge les oreilles de chacun.
Nous sentons couler le long de notre échine
la sueur glacée
malodorante
irritante
Tout ce qui pue
au fond de nos cœurs meurtris
expulsé du corps par les pores dilatés de rogne, de hargne facile
de colère.
L’éclatement de mon cœur aujourd’hui
la plaie qui ne s’arrête pas de couler
de s’étendre
d’envelopper ma volonté brisée
-puzzle déchiqueté et noirci –
cette déchirure me fait mal et transforme
mon regard vers toi.
Les larmes salées qui épuisent mon corps
cernent et rougissent le contour de mes yeux
c’est étrange
la pensée flotte nourrie par une drogue insidieuse
la blessure poursuit son ouvrage en moi
je sens l’énergie se disperser en mille éclats autour de ma tête.
Le temps se prolonge.
Les heures tombent et peu à peu l’angoisse envahit les fibres les plus intimes.
O comme mon cœur me fait mal ce soir
c’est étrange la douleur d’un cœur qui meurt.
Un cœur qui se répand pour nourrir la terre.
Texte écrit au lendemain d’une bavure policière dans une petite ville de Provence.
© christian cazals in Lettres d’Icare
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